Une discussion, une interview, un pont sur l'océan entre deux continents, Denis Morin nous parle de la littérature vue depuis le Québec

Une discussion, une interview, un pont sur l'océan entre deux continents, Denis Morin nous parle de la littérature vue depuis le Québec



Vous êtes entre autres poète, auteur, blogueur, traducteur… Pouvez-vous présenter votre parcours en quelques mots ?

J’aime les mots lus, entendus depuis l’enfance. Mes premiers poèmes furent écrits à onze ans. Au fil des ans, j’ai suivi des cours de lettres, d’histoire de l’art et de traduction.
Ce mélange me ressemble bien. Pour le reste, je suis plutôt un autodidacte en écriture.
 
Vous faites de la poésie biographique pouvez-vous nous expliquer ce que c’est ?

En littérature, il y existe des catégories : roman, conte, nouvelle, poésie, correspondance, biographie, théâtre. En fait, j’aime brouiller les codes et les moules.
Ainsi, je me documente sur quelqu’un, je dresse ensuite une chronologie pour avoir des repères, puis je me laisse porter par le personnage. Toutefois, je respecte la psychologie du personnage. Pour le recueil Camille Claudel, la valse des gestes (mon plus beau recueil), j’ai lu trois fois sa correspondance pour bien m’en imprégner.
 
Maintenant, j'aimerais bien qu'on parle de la littérature québécoise. Personnellement, je la connais que très peu. En France, on connaît beaucoup les chanteurs, mais peu les auteurs, du moins en ce qui me concerne. En cherchant des citations, je suis tombé sur une de Gabrielle Roy, j'ai vu que c'était une romancière originaire du Québec qui a eu le Prix Femina en 1947. Quels sont les grands auteurs québécois ?
 
Question-piège, puisqu’elle est très subjective et doit couvrir différentes époques pour être juste. Il y a mes goûts et ceux des gens qui ont tout lu. Je sais aussi qu’il y a beaucoup plus en termes d’écrivains et d’écrivaines que ma liste donnée. 
Poésie : Louis Fréchette, Émile Nelligan, Joséphine Bacon, Gilles Vigneault, Gaston Miron, Hélène Dorion, Marie Uguay, Claude Beausoleil. 
Nouvelle : Suzanne Myre. 
Roman : Gabrielle Roy, Anne Hébert, Jacques Ferron, Yves Thériault, Claire Martin, Jean Désy. 
Biographie : Dominique Fortier, Claude Beausoleil. 
Théâtre : Michel Tremblay, Michel Marc Bouchard, Jovette Marchessault.

Si on doit lire trois romans québécois, quels seraient-ils ?
 
Bonheur d’occasion de Gabrielle Roy. Kamouraska d’Anne Hébert. L’allumeuse de Suzanne Myre.
 
Maintenant, si on parlait de la littérature française, vue du Québec.  Apprend-on les grands auteurs français à l’école ?
 
Oui, au niveau secondaire et au niveau collégial, les cours de français et de lettres présentent des auteurs français et québécois, sans oublier les écoles de théâtre où l’on joue du Molière, du Racine, etc.
 
Quels sont les auteurs français les plus connus au Québec ?

Je dirais les auteurs enseignés à l’école et les meilleurs vendeurs en librairie.
 
Quels sont vos écrivains français préférés ?

L’indémodable Victor Hugo. Puis des contemporains, mes coups de cœur : Julia Kerninon, Vincent Giudicelli, David Zaoui, Tom Noti, Martine Roffinella, Josette Hersent.

Maintenant, on va aborder des questions plus personnelles. Vous écrivez beaucoup de poésie, est-ce important pour vous la poésie ? Pourquoi ?

J’écris surtout de la poésie biographique, mais j’écris aussi des images et des sons qui me viennent à cause des photos prises avec mon cellulaire. Je dirais que la poésie est une façon singulière de saisir le jour, de comprendre la vie. C’est donner un sens et de la beauté à des faits, des choses, des instants. La vie ordinaire, je la trouve moche avec la course au profit, les guerres, les famines, la pollution, mais la poésie permet d’appliquer des touches de couleur et de lumière où c’est terne et gris.
 
J’ai vu que vous avez écrit un polar et deux pièces de théâtre, pouvez-vous en dire plus ?
 
Le polar était un défi que je m’étais lancé de placer une historienne dans un milieu de mecs, des religieux cloîtrés, et de lui faire mener une enquête en dix jours. C’est mon premier bouquin avec les qualités et les défauts du premier livre. Pour les pièces de théâtre, il y en a une sur Saint François d’Assise. Ça décrit le parcours biographique du personnage avec ses zones d’ombre et de lumière. Puis il y en a une autre écrite en écoutant le Stabat Mater de Pergolesi, soit la Vierge debout au pied de la Croix. J’ai transposé le thème de la Passion comme si ça se déroulait de nos jours. La deuxième pièce fut jouée au Québec par des comédiens accompagnés d’une bande-son dans une abbaye cistercienne, dans des églises et en milieu carcéral.
 
En dehors de l’écriture, aimez-vous d’autres formes artistiques ?
 
Oui, j’aime la photographie, la sculpture, la peinture, la danse, le chant, mais je déteste les artistes snobs et chiants. Ça détruit la beauté qu’ils/elles ont créée.
 
Avez-vous d’autres projets d’écriture. Si oui, pouvez-vous nous en dire plus ?
 
J’ai débuté il y a quelques mois un projet sur les femmes dans l’art et la rédaction de catalogues d’artistes en collaboration avec Adret Web Art, des artistes français. On explore. Fait à noter qu’Adret Web Art a déjà enregistré en audio mes recueils sur Camille Claudel, Auguste Rodin, Félix Leclerc, Barbara. D’autres enregistrements sont à venir en 2020 dont mes recueils sur Piaf, Modigliani et Marguerite Duras. De plus, j’ai un roman en cours d’écriture qui couvrira de 1938 à 1998. Je suis rendu à 1950. Le poème est une goutte de parfum, un éclat impressionniste, alors que le roman exige du souffle tel un marathon.
 
Dans les interviews d'auteurs, il y a très souvent des questions façon questionnaire de Proust. Donc, je vais vous demander si vous étiez un jour de la semaine, quel jour de la semaine seriez-vous ?
 
Un vendredi pour la bière partagée avec de rares amis, pour cette fausse impression du temps qui nous appartient la fin de semaine. Juste pour abaisser la pression de la routine.
 
Et maintenant, presque pour finir, une question un peu plus poétique, imaginons que vous vous réincarniez en un mot, lequel serait-il ?
 
Volute.
 
Quelles sont les prochaines dates et les lieux où vous allez réciter de la poésie ?
 
Mercredi, le 16 octobre 2019, je lirai au Rendez-vous du thé à Montréal mon recueil sur Félix Leclerc.
Le 12 juin 2020, à la Maison des écrivains à Montréal, je lirai mon recueil sur Modigliani, accompagné de Marc Poellhuber, pianiste, et de Louis-Élyan Martin, danseur contemporain.
Le 19 juin 2020, à la Maison des écrivains à Montréal, je lirai mon recueil sur Rodin, accompagné de Marc Poellhuber et de Louis-Élyan Martin.
À l’automne 2020, toujours à la Maison des écrivains à Montréal, je lirai en compagnie de Lorraine McNamara, comédienne, un montage de mes poèmes sur Piaf et Félix Leclerc, toujours accompagné au piano par Marc Poellhuber.
 
Enfin pour finir, je vous demande de vous poser une question et d'y apporter la réponse.

Pourquoi j’écris ?
Parce que si je n’écris pas, je deviens angoissé et insupportable, parce que je m’étiole, je deviens comme une plante qui ne fait plus sa photosynthèse, ne boit plus, ne capte plus la lumière, s’assèche et meurt.



Voici le lien vers le blog littéraire de Denis Morin :
Denis Morin, auteur 

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Denis Morin, écrivain 

Vous trouverez les ouvrages de Denis Morin sur le site Edilivre.

Merci, Denis, d'avoir accepter de répondre à mes questions.




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Je vous remercie d'avoir pris le temps pour nous lire.

Alexandre.








Denis Morin, oct. 2019

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