L'interview : Voyages, aventures et écriture de Sophie Rouzier

L'interview : Voyages, aventures et écriture de Sophie Rouzier

 
Interview voyage aventure écritures

 
 
Bonjour Sophie. Pour commencer, peux-tu te présenter en quelques mots
 
J’ai 37 ans et vis à Munich en Allemagne depuis plus de 13 ans. Je me décris comme une auteure de chicklit /comédie romantique globe-trotteuse. Je tiens à ce que le lecteur sache que le voyage fait partie intégrante de mon existence. Je respire mieux quand je parcours le monde. J’ai visité près de 60 pays et suis allée dans certains plusieurs fois. Une vraie passion que je partage avec mon mari et que nous essayons de transmettre à notre fille de 15 mois. Eh oui, ce n’est pas parce qu’on a des enfants qu’on doit abandonner tout rêve d’ailleurs ;-p  
 
Peux-tu nous parler de tes romans ?  
 
J’en ai écrit trois et chacun d’entre eux est basé sur un pays différent. 
 
Le premier Clara au Guatemala; l’odyssée glamour d’une apprentie globe-trotter est une pure comédie romantique pleine d’humour. Il relate la quête d’une jeune fille un peu perdue qui, sur un coup de tête, décide de partir au Guatemala afin de découvrir un lourd secret de famille. Accompagnée de deux acolytes, elle va mener une enquête qui va notamment les conduire dans la jungle de El Mirador. Entre histoires d’amour et rando, nouvelle culture et découverte de soi, elle va en vivre des aventures, sans perdre pour autant son côté glamour! 
 
Le second Tremblement de cœur : Chantal au Népal est l’histoire d’une Népalaise vivant en Alsace, séparée de sa sœur jumelle alors qu’elles n’avaient que deux ans. Elle rejette tout ce qui a trait à ses origines, jusqu’au jour où elle se voit contrainte de sortir de sa zone de confort pour essayer de retrouver sa sœur. Laissant en plan son amoureux et sa vie bien rangée pour faire le voyage de sa vie… 
 
Le troisième Happy road trip to you: Chantal et Louis aux États-Unis est une comédie. Nous suivons un couple peu habitué aux voyages, propulsés aux USA pour un road trip où rien ne se passe comme prévu. Leur but ultime : arriver à San Diego pour le Comic-Con, l’événement geek de l’année. Au gré de rencontres inattendues et bien surprenantes, nos héros découvrent tout un pan de la culture américaine, cassant certains clichés, en confirmant bien d’autres. 
 
Tu as beaucoup voyagé, tu as choisi de parler des voyages via la fiction, tu aurais pu choisir le récit de voyage pourquoi as-tu préféré la fiction ? 
 
Personnellement, les récits de voyage que j’aime lire doivent comporter une sorte de quête et doivent sortir de l’ordinaire (selon mes critères). Je mets la barre assez haut. C’est sans doute pour cela que je ne me vois pas raconter mes propres aventures qui sont toutefois assez épiques. Je préfère insérer dans mes livres des anecdotes qui me sont arrivées ou à des gens que j’ai rencontrés. Et puis, je veux écrire de la fiction, moi ! Je souhaite que les lecteurs puissent s’évader de leur quotidien un peu grâce à moi.   
 
Quel est le voyage qui t'a le plus impressionné ? 
 
C’est l’Antarctique. J’ai eu la chance d’y aller deux fois et je pense que c’est tout simplement indescriptible. La nature à l’état pur. La péninsule avec les phoques, les baleines, les léopards des mers, etc., et sur le continent : les manchots empereurs. Nous avons pu les observer pendant plusieurs jours cohabiter dans des conditions extrêmes avec leurs tous petits. C’était magique. Nous avons dormi dans une tente à côté d’une colonie. Pour beaucoup, c’est inconcevable et complètement fou. Pour moi, c’est la vie que je veux vivre.  
 
As-tu eu l'impression dans un de tes voyages de t'être mise en danger ? 
 
Mise en danger non. Pour moi l’aventure doit être mesurée et planifiée. Il faut avoir le bon équipement, savoir être accompagné d’un professionnel si l’on désire faire une activité extrême. Ne pas être inconscient. Avec le temps, on cumule de l’expérience et le vrai danger est de croire que l’on peut tout faire seul. Ma maman m’a toujours répété « quand tu ne sens pas une chose, ne la fais pas. » Et elle a parfaitement raison. Il faut aussi fonctionner avec son instinct. Je me suis retrouvée dans beaucoup de situations stressantes. Comme être embourbée au beau milieu d’une rivière au Botswana à la nuit tombante, les cris des hippopotames n’aidaient pas à rester serein… Au Népal ma guide et mon porteur m’ont lâchée, j’ai dû finir ma rando seule avec tout mon barda sur le dos en haute altitude… L’important c’est de garder son calme. Et ça, ça s’apprend. 
 
Quel est pour toi le plus beau paysage que tu as vu ? 
 
J’aurais pu parler de l’Everest, la muraille de Chine, les fjords norvégiens ou les moaïs sur l’île de Pâques, mais bizarrement le paysage qui m’a le plus impressionnée est la vue panoramique depuis le plus haut sommet allemand : la Zugspitze. Par beau temps, on peut observer les chaînes de montagnes des Alpes allemandes et autrichiennes. Je dis bizarrement parce que parfois on va loin et la beauté se trouve à une heure de chez soi.  
 
Humainement, quel est le voyage qui t'a le plus émue ? 
 
C’est la Birmanie. Je m’y suis rendue en 2010. Nous étions partis avec nos sacs à dos. Le pays n’était pas autant ouvert au tourisme que maintenant. Quand les locaux venaient nous parler, c’était toujours désintéressé. Ils voulaient vraiment savoir qui nous étions, pourquoi nous visitions leur pays. Grâce à un prof d’anglais, j’ai pu goûter des scarabées en dégustant une bonne bière. Il va de soi que je ne les aurais jamais commandés de moi-même (très bon goût de cacahuète). Souvent en voyage, les premiers contacts sont avec les enfants. Curieux ils nous suivaient et essayaient de communiquer avec nous. Le Rwanda m’a beaucoup ému aussi. Pays peu visité et pourtant avec des habitants tellement accueillants et gentils.   
 
Si tu étais un pays quel pays serais-tu ? 
 
Sans hésitation, je serais le Népal. J’ai vécu à Katmandu pour réaliser un volontariat dans une association de femmes : des anciennes prostituées ou femmes violentées par leur mari. Le but de l’asso est de reconstruire ces personnes et de leur offrir la possibilité de se réinsérer dans la société grâce au travail. Là-bas, je donnais des cours d’art-thérapie. On ne peut pas rester de marbre face à de tels passés. Chacun matin, je me disais que je devais les faire sourire et réussir à ce qu’elles sortent un peu de leur coquille. Voilà pour le côté humain, sinon pour le pays en lui-même : les paysages sont splendides. J’ai pu faire le tour des Annapurna et prendre mon temps pour apprécier la Nature. Et puis, j’y suis retournée quelques années plus tard, après le tremblement de terre pour un stage de survie. Cela n’a fait que confirmer ma première impression : je suis fan de ce pays.  
 
Et si tu étais une ville ?  
 
Si j’étais une ville, je serais Londres. J’adore y aller. On essaye de partir là-bas une fois par an. Il y a tellement de nouveaux endroits à découvrir, chaque quartier est différent. Et puis les Anglais sont toujours accueillants et ont beaucoup d’humour. Musées, marchés couverts, aux puces, lieux de tournages, châteaux, tea time, gastronomie, etc. J’ai hâte de pouvoir m’y rendre l’année prochaine.
 
Jean Grenier, le professeur de philosophie d'Albert Camus, disait : “On peut voyager non pour se fuir, chose impossible, mais pour se trouver.” Qu'est-ce que tu penses de cette citation ? 
 
Je suis totalement d’accord. On découvre de multiples facettes de soi en voyage. On se dépasse, on sort de son quotidien, de son environnement. On n’est plus en mode automatique. On a affaire à des individus qui ont des us et coutumes différents des nôtres, qui peuvent éventuellement nous choquer.  On en apprend beaucoup sur soi.  
 
Quels sont les conseils que tu pourrais donner à quelqu'un qui envie d'écrire et qui hésite ? 
 
Il faut se lancer. J’ai une amie qui me serine depuis un an et demi qu’elle rassemble des idées pour un livre, qu’elle réfléchisse à sa trame, qu’elle peaufine son plan. Je n’ai toujours pas pu lire une ligne. Elle tourne autour du pot. Elle recule le moment où elle doit se jeter à l'eau.   Lorsque je suis indécise face à un choix important ; je pense souvent à une personne avec qui j’ai fait un cours de voile. Stagiaire comme moi, chef d’entreprise, la cinquantaine, impressionnant. Nous sommes tous deux sur un voilier et c’était à moi de manœuvrer. Je n’étais pas sûre de moi, pourtant je connaissais par cœur ce que je devais faire. Le stagiaire me dit : « Sophie, tu risques quoi si tu te lances ? » Je lui réponds que je peux faire chavirer le bateau. Il me rétorque : « On sait tous les deux nager et la rive n’est qu’à quelques mètres, alors où est le problème ? » C’est devenu un précepte de vie. Et vous, pourquoi vous ne vous lancez pas ? Quel est le risque ? 
 
Imaginons que tu te retrouves prisonnière dans une bibliothèque ? Qu’est-ce que tu fais ? Tu essayes de t’échapper ? Ou bien décides-tu de lire tous les livres ? 
 
Je fais partie de ces gens qui ne peuvent pas être bien dans leur peau s’ils ont faim. Je deviens vite agressive et j’ai dû mal à réfléchir. Si la bibliothèque a un distributeur de snacks, je resterais la nuit et dévorerais aussi les romans, nourriture spirituelle. Sinon, je me verrai dans l’obligation de faire un remake de prison break.  
 
Préfères-tu les livres, les fictions, les histoires qui se finissent bien ou bien celles qui se finissent mal ? 
 
Moi, je veux des happy ends. Je trouve que la vie nous impose tellement d’épreuves qu’on n’a pas besoin de souffrir en lisant des livres.  
 
Quels sont tes projets à court, mais aussi à long terme ? 
 
J’ai participé à un recueil de nouvelles avec le club des Indés. Un très beau projet coopératif qui devrait bientôt voir le jour. Et sinon, je suis en pleine réécriture de mon nouveau roman Rien ne sert de (se) mentir, il faut aimer à point qui paraîtra l’année prochaine. Ce projet me tient vraiment à cœur et je souhaiterais que le lecteur ressente tout ce que je veux transmettre avec ce roman. Le voyage se déroulera en Afrique, entre la Namibie, le Botswana et l’Afrique du Sud. 
 
Pour terminer, je te demande de te poser une question et d’y apporter la réponse. 
 
Sophie, est-ce que tu sortiras ta zone de confort et écrira autre chose que de la comédie romantique ? Eh bien, pour le moment, je me concentre sur la chicklit puisque c’est aussi le genre que je dévore en priorité. Cela dit, j’ai commencé pour m’amuser une histoire, où se mêlent amour, zombie et humour. Ce récit prend forme. Je ne préfère pas me prononcer sur une date de publication, mais j’adorerais vous étonner avec ce roman !
 
Suite à cet article, si vous avez des remarques, n'hésitez pas à laisser un commentaire, ici ou sur les réseaux sociaux.


Je vous remercie d'avoir pris le temps pour nous lire et pour regarder les clichés photographiques.

Alexandre.
 
 
 
 
 
 

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