J'ai lu "Les Larmes du Lac" de Marie Havard et je discute avec l'autrice d'écriture et de pleins d'autres choses

J'ai lu "Les Larmes du Lac" de Marie Havard et je discute avec l'autrice d'écriture et de pleins d'autres choses

 

J'ai commencé à lire « Les Larmes du Lac » sans trop savoir ce qui allait s'y passer. Très rapidement, j'ai été emporté par l'histoire et le style de l'autrice. J'ai eu envie de vous en parler dans cet article et par la même occasion de poser quelques questions à l'autrice.

Ce roman est bien écrit, l'écriture est fluide comme l'histoire. L'autrice réussit à mêler Histoire et fiction pour à la fin conclure sur une fin surprenante et replacer ce roman dans son histoire personnelle.

Chaque avis est subjectif, mais me concernant j'ai beaucoup aimé ce roman intéressant et touchant.

Le roman raconte l'histoire d'Anne qui s'installe à St Andrews, en Écosse, après un drame familial. Elle cherche à se reconstruire en s'installant dans une jolie maison au bord d'un lac.
L'histoire de la ville la captive, tout comme la chasse aux sorcières qui a eu lieu à St Andrews et la maison où elle loge cache un secret. Je ne vous en dis pas plus.

Un extrait :

« J'étais arrivée devant le lac. Derrière moi, je pouvais voir la silhouette de la maison, avec les lueurs et les ombres de la fête qui s’agitaient. Le silence était complet et étrange. Le vent ne soufflait plus, ne faisait pas craquer les branches, les oiseaux de nuit se taisaient. Juste le profond silence et la nuit. Je m'avançai lentement jusqu’au bord du lac, dont l'eau était noire et épaisse, et je m’accroupis.

Je ne distinguais ni le fond, ni des poissons ou des algues, au-delà de cette surface lisse. Combien de mètres de profondeur y avait-il ? Je n'arrivais pas à me l'imaginer et cela me mettait mal à l'aise. Ce lac était comme un grand cercueil, celui qui avait attiré la mère d'Elizabeth et l’avait engloutie à jamais. »

L'autrice arrive à mélanger brillamment Histoire, fiction et histoire personnelle, c'est ce qui fait la force de ce roman. Je lis beaucoup et souvent j'ai tendance à oublier ce que j'ai lu, ce roman fait partie de ceux qui m'ont marqué et que je pense je n'oublierai pas.

 

Les Larmes du Lac
Cliquez sur l'image pour accéder à la page Amazon du roman

 

Bonjour Marie. Pour ceux qui ne te connaissent pas, peux-tu te présenter en quelques mots.  

Bonjour, je suis Marie, j’ai 37 ans et j’habite dans le sud de la France près de Montpellier. Je suis salariée, et auteure sur mon temps libre. C’est une vraie passion ! J’adore les livres et la lecture. J’ai commencé à publier en auto-édition en 2010. 

Me concernant, je n'ai pas toujours écrit et je ne sais pas pourquoi j'écris. Écris-tu depuis longtemps ? Pourquoi écris-tu ? 

De mon côté, j’écris depuis l’école primaire, depuis qu’on nous a appris à écrire des rédactions. Pour m’occuper, j’ai commencé à écrire des histoires à la maison, puis des poèmes.  J’ai aussi toujours tenu un journal intime, même si ce n’est pas le même type d’écriture.
Enfin, vers vingt ans, j’ai commencé à écrire mes premières nouvelles, puis, quelques années plus tard, un roman que je n’ai finalement publié en 2010 en auto-édition, Les Voyageurs Parfaits, afin de permettre au récit d’exister réellement et d’être lu.  

Il est difficile de dire pour quoi on écrit, mais pour ma part, je ne peux pas m’en passer. Une fois qu’on y a goûté, c’est comme une drogue ! lol. J’ai toujours eu beaucoup d’imagination et écrire m’a permis de canaliser ces idées, de les coucher sur le papier pour ne pas les perdre. L’envie de partager mon univers, aussi, me pousse à écrire. J’écris pour que les lecteurs découvrent des lieux ou des histoires, soient émus, touchés, repartent pleins d’une sensibilité nouvelle.  

Quels sont les conseils que tu pourrais donner à quelqu'un qui envie d'écrire et qui hésite ? 

Je dirais qu’il y a deux caps à passer : celui de l’écriture d’abord, et celui de la publication ensuite. Pendant longtemps, j’ai écrit sans être publiée. Écrire est toujours très intime, selon moi, et c’est plus facile de commencer comme cela car ça met moins la pression. 

Pour moi, il faut se lancer sans n’avoir peur de rien : si l’envie est là, c’est que vous avez quelque chose de bon à produire. Ensuite, faites lire à un ami, à deux… Voyez plus tard si vous voulez publier ou pas. Écrire fait toujours du bien, mais il ne faut pas insister si vous êtes bloqué. Cela doit rester un plaisir ! 

J’ajouterais qu’il est dommage de ne pas écrire alors qu’on en a l’envie, car toutes ces idées restent inconnues de tous, un peu comme une frustration d’inachevé, et l’écriture c’est avant tout le partage.  

Imaginons que tu te retrouves prisonnière dans une bibliothèque ? Qu'est-ce que tu fais ? Tu essayes de t'échapper ? Ou bien décides-tu de lire tous les livres ? Mais au fait aimes-tu lire ? Si oui, quel genre de livres aimes-tu lire ? 

Ah ah, j’adore cette idée ! C’est un de mes grands rêves, d’être bloquée dans une bibliothèque. Je pourrais y rester des heures à flâner dans les rayons, puis à lire. Je suis quelqu’un d’assez solitaire et me retrouver seule dans un endroit ne me gêne pas du tout. Je commencerais par feuilleter les livres anciens s’il y en a, rien que pour les admirer, puis à lire des récits de voyage, des essais philosophiques, des livres de poésie, du théâtre, des classiques… J’adore lire et je lis ce qui me tombe sous la main, bien que mes genres favoris restent les romans tirés d’histoires vraies, les romans de voyages ou le fantastique.  

Préfères-tu les romans, les films, les histoires qui se finissent bien ou bien celles qui se finissent mal ? 

C’est difficile à dire, car tout dépend du film dans son ensemble. En général, je préfère les fins heureuses mais quand le personnage a souffert tout le long (je suis un peu sadique non ? ). Dans certains films sur la vie d’une personne, avoir une fin dramatique ne me dérange pas du tout, au contraire, je trouve cela émouvant. J’aime quand cela reste réaliste, et la vie n’est pas toujours rose.  

Par contre, si je regarde un feel-good, je veux que les deux héros finissent ensemble dans un happy end !   

Quand j'interviewe quelqu'un, je m'intéresse à son parcours et à ses centres d'intérêt, te concernant j'ai vu que tu aimais beaucoup voyager. Peux-tu nous parler d'un voyage qui t'as marquée ? Qu'est-ce qui t'as le plus touchée ? Les gens ? Les paysages ? L'histoire ? Le dépaysement ? 

Chaque voyage me touche et m’enrichit énormément.   

Mon long séjour en Écosse m’a bien évidemment marquée à jamais, et je garde ce pays au fond de mon cœur. Un de mes premiers voyages, seule, en plus. L’accent écossais, les paysages rebelles, les gens toujours souriants, l’histoire de ce pays sont très touchants et inspirants.  

Photo de Marie Havard

 

Un deuxième voyage qui m’a marquée, plus touristique celui-là, est celui pour la Nouvelle-Zélande. J’ai vraiment été émerveillée par les paysages de ce pays, c’est impression de bout du monde, de retour à la nature première de la planète. Les glaciers, les lacs, les grottes, les volcans…, tout est superbe. On n’y a pas rencontré beaucoup de gens car nous suivions notre road trip avec peu de temps pour discuter avec les locaux. Mais les différentes histoires des peuples y habitant m’ont beaucoup touché, celle des maoris, celle des chercheurs d’or aussi, que j’évoque dans mon dernier recueil Itinéraires Inattendus.  

Voyage
Photo de Marie Havard

 

Voyage
Photo de Marie Havard


Tu tiens un blog « Marie sans Gluten », dont voici le lien https://sansgluten.mariehavard.com/ as-tu un mot à ce sujet ? 

Oui, bien sûr ! Je suis cœliaque et je dois suivre un régime sans gluten strict. Quand j’ai ouvert ce blog, je voulais partager avec les autres mes astuces sur les voyages sans gluten, les recettes, les nouveaux produits sans gluten, car quand on a un régime alimentaire particulier, ce n’est pas évident et on se sent parfois seul.

Quand j’ai commencé mon régime, dans les années 2000, il était difficile de manger sans gluten. Aujourd’hui, c’est de plus en plus facile alors je rajoute moins d’articles, au profit de mon site sur l’écriture.  

Quels sont tes projets à court, mais aussi à long terme ? J'ai lu sur ton blog que tu allais peut-être écrire la suite des « Larmes du Lac ». 

C’est exact, j’ai commencé la suite ! J’ai écrit 80 pages déjà, mais il reste beaucoup de travail. Il sera écrit à la première personne, comme les « Larmes du Lac ».

C’est mon principal projet.

Mais comme je ne m’arrête jamais à une chose à la fois, j’écris aussi en parallèle un deuxième recueil de nouvelles, et j’ai commencé un livre de contes pour ma fille.

Je participe également au projet de recueil collectif du Club des Indés, un groupe de soutien entre des auteurs formidables qui partagent leur quotidien sur l’écriture.  

Pour terminer, je te demande de te poser une question et d'y apporter la réponse.

Ah ah, très original comme question, Alexandre ! Et pas évident…   

J’ai beaucoup de questions sans réponse ! Du genre : « Où me vois-je dans 20 ans ? » ou « Quel livre rêverais-tu d’écrire ? »… Ah, si j’en ai trouvé une : « Qu’est-ce qui m’a donné envie d’écrire ».

Là, je sais répondre. C’est l’amour des mots, mêlé à l’envie de « créer » et à mes rencontres avec des personnes qui avaient en eux cette passion de l’écriture. Étant petite, j’ai passé nombreuses de mes vacances chez un ami de mes parents qui était poète et qui accrochait des extraits de ses écrits sur les volets de ses fenêtres, afin que les passants les lisent. Tout ça a fait que j’avais envie d’écrire.

Un livre, c’est comme de la magie : parti d’une page blanche, il crée un univers entier dans l’esprit des lecteurs. C’est exceptionnel et tellement grisant ! Avec l’écriture, tout devient possible. 

 
 
 
Suite à cet article, si vous avez des remarques, n'hésitez pas à laisser un commentaire, ici ou sur les réseaux sociaux.


Je vous remercie d'avoir pris le temps pour nous lire et pour regarder les clichés photographiques.

Alexandre.



 

 



 

 

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